Article paru dans L'Humanité dimanche en septembre 2010.
"Deux à trois millions de manifestants dans la rue d’un côté, un gouvernement inflexible qui persévère dans son refus de négocier sa « réforme » des retraites de l’autre. Bien stupide qui conclurait de ce saisissant face-à-face que toute résistance serait vaine, toute lutte vouée à l’échec. C’est tout le contraire. Il n’est de pouvoir qui ne soit confronté à des pratiques qui le mettent, au moins partiellement, en échec. Mais il est vrai aussi que les pratiques de lutte, comme les organisations qui les mènent ou les soutiennent, ne sont pas nécessairement en phase avec des formes d’assujettissement qui ne cessent de se modifier et, souvent, de se raffiner. Il importe donc de ne pas faire comme si le capitalisme n’avait jamais changé, comme si l’État ne se transformait pas, comme si l’exercice du pouvoir était resté le même. Prendre acte des ruptures dans les formes de pouvoir, c’est se donner les moyens de les combattre."